Un laboratoire unique en Europe à Fribourg

Cette démarche innovante permettra de mieux comprendre les influences de différents facteurs – comme la météo ou la géothermie – sur ce gaz radioactif d’origine naturelle et omniprésent dans la croûte terrestre. Une première en Europe !

Une initiative pour doper la recherche sur le radon en milieu urbain

Dans le contexte de la transition énergétique et de la recherche de sources alternatives en énergie décarbonée, la géothermie pourrait devenir une manne, à condition d’en maitriser les effets sur la dynamique du gaz dans le terrain à l’interface avec le bâtiment. En effet, on observe avec l'évolution des techniques de construction modernes économes en énergie une tendance vers un accroissement des facteurs de risque pouvant induire une détérioration de la qualité de l’air dans les bâtiments.

La dynamique du radon sous un bâtiment, qui plus est en présence d’un champ de sondes géothermiques, demeure encore méconnue. En collaboration avec Augsburger Géothermie SA, société du Groupe Grisoni, l’équipe de croqAIR équipera de capteurs deux puits de 30 m de profondeur sous le bâtiment du smart living lab à bluefactory. La collecte de ces données sur le long terme représente une ressource inestimée pour la recherche sur le radon à l’heure où ces nouvelles technologies arrivent en force et tendent à se généraliser sous les villes du Plateau suisse.

De la recherche à la formation des professionnels

L’autre enjeu est de garantir une protection optimale du bâtiment contre les risques d’infiltration à l’aide de techniques constructives recommandées en Suisse. La mise en œuvre de ces méthodes en collaboration avec le groupe JPF en charge de la direction des travaux – vise à offrir aux entreprises de forage, aux fournisseurs d’énergie ainsi qu’aux constructeurs des clés de compréhension pour le futur. Le but : élaborer des bonnes pratiques en vue d’une démarche intégrée et durable de l’exploitation de la géothermie tout en assurant de manière systématique la protection du parc immobilier donc de la population.

Le radon : une problématique de santé publique mésestimée

Le radon, seul polluant de l’air intérieur réglementé en Suisse, est à l’origine de 3 à 14% des cas de cancer pulmonaire dans le monde ou 8 à 10% en Suisse équivalent à environ 200 à 300 décès par an. Pour autant, le Plateau Suisse demeure à tort identifié comme une région peu impactée par sa présence. En effet depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Ordonnance sur la radioprotection en 2018 la Suisse entière doit être considérée comme zone à risque. Cela implique que partout ce risque doit être évalué avant construction ou rénovation afin que des mesures constructives préventives adaptées soient prises.