Séréna Vanbutsele habite Fribourg depuis 2016. Elle vient d’être nommée responsable de l’institut TRANSFORM, succédant à Florinel Radu. C’est par amour qu’elle a rejoint la cité de Zähringen. «Je suis née en Belgique et j’y ai effectué l’ensemble de mes études. Dans le cadre de différents projets de recherche, j’ai ensuite travaillé aux États-Unis, à Boston notamment. Puis mon compagnon a rejoint l’équipe du SLL (Smart Living Lab) et nous nous sommes installés à Fribourg.» Avant d’être engagée par la HEIA-FR, elle était maître-assistante au sein de l’Institut de gouvernance de l’environnement et développement territorial de l’Université de Genève.

Dans ses recherches, Séréna Vanbutsele explore le rôle d’espaces de nature sous-planifiés et des interstices urbains pour un aménagement du territoire et un urbanisme qui contribuent à assurer un niveau collectif et individuel de bien-être. Les espaces concernés, à l’instar des terrains vagues, des friches et des franges de ville, même s’ils sont officiellement reconnus comme des espaces verts, ne sont que trop peu souvent l’objet d’une gestion optimale et d’une prise en compte de leurs multiples rôles, observe la chercheuse. «Ces terrains sont très fragilisés, en particulier face à la pression urbaine et à la densification. Souvent incompris, puisqu’ils ne sont pas des parcs traditionnels ou des réserves naturelles, ils sont peu appréciés du grand public. On y a souvent rejeté des fonctions compliquées comme des déchetteries ou des stations d'épuration, des zones industrielles et de production. Aujourd’hui, certains de ces espaces sont convoités comme terrains à bâtir et tendent à être considérés uniquement sous l’angle du développement immobilier avec une prise en compte variable d’autres facteurs tels que la biodiversité, le rapport à la nature et à la pleine terre, la régulation du climat urbain, ou encore les usages et pratiques qui s’y sont développés parfois informellement. »

Séréna Vanbutsele se sent parfaitement à l’aise dans la configuration de l’institut qu’elle va diriger. «Aujourd’hui, on ne programme plus un bâtiment, une ville, un territoire de but en blanc. Il faut s’adapter aux contraintes urbanistiques et transformer ce qui existe déjà. Notre institut a donc un très bon profil pour répondre aux défis du temps puisqu’il se concentre sur la transformation à toutes les échelles, depuis les détails constructifs d’un mur jusqu’à la transformation du territoire, de nos modes de vie, d’habitations et de travail. blueFACTORY est un excellent exemple de ce qui se joue aujourd’hui. C’est un quartier en constante évolution, qui questionne le rôle des espaces verts, des espaces publics, des différentes fonctions qu’il abrite, etc.»

Aujourd’hui, au sein de TRANSFORM, la chercheuse souhaite encourager le travailler-ensemble. «L’institut compte une trentaine de collaboratrices et de collaborateurs et de nombreuses compétences. En regroupant ces précieux savoir-faire, nous pourrons développer davantage de projets au service du bien commun.» Parmi les objectifs importants de l’institut, Séréna Vanbutsele relève la volonté d’aboutir à un centre de compétences en matière de rénovation, initié via le projet ProRen mené par sa collègue Stefanie Schwab. Sur le long terme, la chercheuse souhaite renforcer les collaborations tant avec les collectivités publiques qu’avec le monde associatif et le tissu économique local en multipliant les partenariats avec les architectes, paysagistes, urbanistes, ingénieurs, les entreprises de la construction ou encore le domaine immobilier. 

Répertoire des compétences HES-SO

4 juin 2021