L'arrivée de Marc-Antoine Fénart à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg est toute récente ! Depuis le mois d'août 2020, il renforce les effectifs de l'Institut iTEC en occupant un nouveau poste, celui de spécialiste en transports et mobilité. « Avant mon arrivée, c'était un bureau externe qui donnait les cours », précise-t-il. « L'École a fait le choix de créer un nouveau poste, ce qui atteste de l'importance croissante des questions de transports et de mobilité. » Le professeur, qui a intégré la filière de génie civil, enseigne également la construction routière au sein de l'École technique de la construction.

Expériences à l'EPFL et en bureaux

Après sa scolarité obligatoire, Marc-Antoine Fénart réalise un apprentissage de dessinateur en génie civil. Son patron de l'époque, qui avait remarqué ses aptitudes, l'encourage à poursuivre ses études. « Pour entrer à l'EPFL, j'ai dû faire une année de raccordement car je n'avais pas de maturité professionnelle. À l’époque, celle-ci n'était pas intégrée à l'apprentissage comme aujourd'hui », se souvient-il. « J'ai ensuite rejoint l'EPFL où je me suis spécialisé dans les structures porteuses et la construction de bâtiments. Ce n'est qu'à la fin de mes études, que je me suis orienté vers les infrastructures routières. J'ai eu la possibilité d'effectuer un projet sur la gestion de l'entretien du réseau routier de la ville de la Chaux-de-Fonds. En tant que Chaux-de-Fonnier, je n'ai bien sûr pas hésité longtemps. »

Son diplôme en poche, Marc-Antoine Fénart est engagé par l'EPFL en tant que collaborateur scientifique dans un laboratoire de voies de circulation. Malheureusement, à la retraite du professeur qui en était responsable, celui-ci est fermé. « Après ça, j'ai travaillé au sein de plusieurs bureaux, en gardant toujours un pied dans les infrastructures routières et de transports, et un autre dans le domaine des structures porteuses. »

Sécurité routière et pesage en marche des poids lourds

Marc-Antoine Fénart est un jeune professeur : il a 35 ans lorsqu'il rejoint l'École, à l'été 2020. « Un jour, je suis tombé sur une annonce pour un poste de professeur à la HEIA-FR. Mon profil correspondait, mais je n'ai pas vraiment réagi. Puis l'annonce a été publiée une seconde fois et je me suis décidé. Je me suis présenté et j'ai obtenu le poste », se réjouit-il.

En tant que chercheur, ses compétences s'articulent autour de trois thématiques. « On fait souvent appel à mes compétences pour la réalisation de jumeaux numériques. Le principe est de modéliser des aménagements routiers et de simuler le comportement de ces derniers. Nous pouvons être mandatés par une commune, par exemple, qui souhaite remplacer un carrefour à perte de priorité par un giratoire. La modélisation nous permet d'anticiper, grâce à la simulation, les différents effets qu'il pourrait y avoir. » Les enjeux de la modélisation sont aussi cruciaux pour le développement des stratégies multimodales mis en avant par les services publics.

Marc-Antoine Fénart est également spécialiste en sécurité routière. « J'ai obtenu plusieurs certifications au niveau national. Pour cet axe-là, nous collaborons plutôt avec des cantons ou des offices fédéraux. Il arrive qu'on nous contacte pour l'étude de sites où l'on observe une forte concentration d'accidents. Notre travail, c'est de comprendre pourquoi il y a autant d'accidents et de trouver ce qui peut être mis en œuvre afin de les éviter. »

Enfin, en parallèle, le chercheur s'intéresse encore au pesage en marche des poids lourds. Il précise : « Depuis une dizaine d'années, je traite toutes les données des différentes stations de l'Office fédéral des routes sur son territoire afin de rendre des données brutes  accessibles aux bureaux d'ingénieurs qui dimensionnent des ouvrages d'art et des routes. »

Un généraliste des transports

Grâce à sa formation, Marc-Antoine Fénart se définit comme un généraliste des transports. Il perçoit le système de manière globale et apporte des orientations en début ou fin de projet. « Le domaine des transports et de la mobilité repose fortement sur l'interdisciplinarité en raison de ses trois composantes : les usagers, les infrastructures et les véhicules. »

« Un bon exemple est celui du véhicule téléopéré, que nous avons présenté au public l'année passée », ajoute-t-il. « J'ai tenu une fonction d'orientation en travaillant avec le groupe technique. Il est impossible de tout maîtriser – nous collaborons donc énormément avec le centre de compétences ROSAS, avec les Instituts iCoSyS, iSIS, SeSi et TRANSFORM. »

Un domaine d'avenir

Avec les développements technologiques et techniques ainsi que les impacts de la crise sanitaire traversée, ce n'est pas une surprise que le domaine des transports et de la mobilité fasse l'objet de plus en plus de recherches. Nécessitant des collaborations interdisciplinaires, il permet aux jeunes ingénieur-e-s de se profiler dans l'avenir. « Les étudiant-e-s travaillent beaucoup sur ces questions de mobilité. Je suis régulièrement en contact avec des commissions normatives qui nous soumettent des idées de projets très divers, qui s'étendent des matériaux de chaussées à la sécurité routière. »

Répertoire des compétences

8 février 2022