Qu’est-ce que l’aquaponie ?

L'aquaponie est une technique de culture alliant l'hydroculture et la pisciculture. En aquaponie les plantes ne sont pas cultivées dans la terre, mais sur un substrat irrigué par un mélange d'eau et de nutriments. Si en hydroponie les nutriments proviennent d'engrais chimiques, en aquaponie, ce sont les déjections des poissons qui vont enrichir l'eau en nutriments. En retour, les plantes nettoient l'eau des poissons.

Par rapport à la culture maraîchère traditionnelle, l’aquaponie permet ainsi d’économiser l’eau d’arrosage tout en limitant l’utilisation d’engrais chimiques. De plus, elle ne requiert pas de terrain cultivable et peut être facilement développée en milieu urbain.

Pourquoi cette technique de culture a-t-elle de quoi séduire?

L’aquaponie est une version moderne de la production agricole, qui permet d’économiser des ressources naturelles, mais également de l’espace. Elle est ainsi parfaitement adaptée à un grand nombre de défis actuels et représente une solution idéale pour une production plus locale.

Comment votre projet d'aquaponie est-il né?

En avril 2019, j’ai commencé à travailler sur un projet de cultures hydroponiques, mené par le Professeur M. Dabros à l’Institut ChemTech (HEIA-FR). En discutant de ce projet avec une collègue, elle m’a parlé de l’aquaponie. J’ai fait quelques recherches et, le soir même, en rentrant chez moi, j’ai appelé mes parents: « Hey, cela vous dirait qu’on fasse pousser des légumes avec des poissons? ». Avec des vidéos Youtube et des schémas, je les ai convaincus de consacrer quelques mètres carrés de notre jardin à ce projet. Alors que mon prototype prenait gentiment forme, j’ai entendu parler du programme Student Incubator du Smart Living Lab et j’ai tenté ma chance.

La première étape du projet était la création d’un système aquaponique au fond de mon jardin: un aquarium de 400L avec une quinzaine de poissons rouges et deux systèmes de cultures aquaponiques. Dans une optique d’ingénierie, je voulais commencer par comprendre ce qui influençait le développement des plantes et des poissons. Lorsque j’ai découvert l’aquaponie et ses nombreux avantages, je me suis alors demandé pour quelle raison elle n’était pas encore très pratiquée : mais je me suis rapidement rendu compte qu’elle n’est pas simple à apprivoiser.

Quels sont les défis auxquels vous essayez de répondre?

Tout d’abord, développer un projet tout entier sur un sujet que l’on est en train de découvrir, c’est une démarche passionnante. J’ai dû sans arrêt remettre en question le travail déjà réalisé et chercher de nouvelles solutions aux défis qui se présentaient.

Actuellement, je suis en train d’installer des appareils de mesure dans la serre, qui devront m’aider à comprendre plus en détail et d’optimiser les paramètres qui influencent le système, et notamment l’impact de certaines propriétés de l’eau du bassin, ainsi que de l’air à l’intérieur de la serre.

Quelles sont aujourd’hui les perspectives concrètes?

Je souhaite maintenant construire un deuxième prototype plus compact, un « meuble aquaponique », dans le but de prouver qu’il est possible de réaliser des cultures en aquaponie même en appartement. Dans l’idéal, je souhaiterais que l’aquaponie soit plus répandue en Suisse. Je suis persuadée que, couplée avec d’autres techniques agricoles, elle représente un excellent moyen de subvenir à nos besoins en denrées alimentaires. Evidemment, je me rends bien compte qu’il y a encore un long chemin à parcourir.

Lisez l’interview intégral sur le site du Smart Living Lab

Plus d'information sur le Student Incubator du Smart Living Lab.

15 octobre 2020