La rencontre électrique entre art et technique
Quel est ton parcours ?
J’ai d’abord fait un apprentissage d’électronicien, puis j’ai décidé de m’inscrire à la HEIA-FR. Je l’ai choisie pour ses laboratoires et la qualité de ses équipements. Mes études de Bachelor ont renforcé mon intérêt pour l’électronique. Je me suis donc inscrit au Master HES-SO en Electrical Engineering. Je ferai mes études tout en enseignant pour l’année passerelle de la HEIA-FR.
Et cette bobine Tesla ?
C’est un hobby ; j’ai découvert cet appareil au Technorama et j’ai été impressionné. Comme les bobines Tesla impliquent beaucoup d’électronique, j’ai proposé à la HEIA-FR d’en construire une avec elle et pour elle. C’est assez difficile quand on ne sait pas totalement comment faire. Le concept de base vient de Nikola Tesla, puis une partie vient de moi et l’autre de projets open source que j’ai réutilisés. Faire de l’électronique, c’est aussi adapter l’existant à ses besoins. On ne fait jamais tout de zéro. Par la suite, cette bobine servira lors de démonstrations aux visiteurs externes, pour montrer ce qu’on peut réaliser dans les laboratoires.
Comment est-ce qu’elle fonctionne ?
Elle a avant tout une vocation artistique, c’est un mélange entre art et technique. Une bobine Tesla, c’est un transformateur qui permet d’élever le voltage pour créer des arcs électriques. Elle utilise un principe de résonnance : quand un arc se crée dans l’air, il fait du bruit par sa chaleur. L’idée est de régler la fréquence des arcs afin de composer une musique. J’aime beaucoup la ligne artistique et je trouve chouette de pouvoir la mêler à l’électronique. J’essaie d’ailleurs toujours d’intégrer une dimension artistique dans mes projets. C’est un choix qui va un peu à contre-sens de la voie purement industrielle, ce n’est pas toujours apprécié mais on a aussi besoin de ça !
Quels enseignements as-tu tiré de ce projet ?
Il faut oser demander les choses. Si on ne demande pas, on n’aura jamais ce qu’on veut. J’ai proposé cette idée à l’école et elle a été acceptée, et ce fût une expérience très intéressante. La HEIA-FR est vraiment ouverte aux idées pour tout ce qui est lié aux projets – y compris les projets d’étudiant-e-s. C’est maintenant qu’il faut se lancer, expérimenter des choses différentes et avoir le droit de faire des erreurs ! C’est en faisant des erreurs qu’on apprend.