Régis Vonarb s’est installé en Suisse en 2008, lorsqu’il a été engagé chez Liebherr Machines Bulle. « Je suis venu travailler à Bulle dans le contexte des contraintes liées aux réglementations sur les émissions de polluants pour les moteurs. À l’époque, l’entreprise cherchait quelqu'un pour mettre en place cette démarche-là. » Il a travaillé de décembre 2008 à août 2021 dans l’entreprise bulloise en passant successivement par plusieurs postes. « J'ai commencé à m’occuper de réduction des émissions polluantes et après cinq ans dans le département développement, je suis passé dans le secteur de la vente avant de terminer ma carrière chez Liebherr en tant que responsable de l’amélioration continue et de l’ingénierie Industrielle. »

C’est grâce à son emploi chez Liebherr qu’il est entré en contact avec la HEIA-FR, en 2013. « L'école avait conclu un partenariat avec l’entreprise pour le cours à option motorisation de la filière de génie mécanique, réservé aux étudiant-e-s de 3e année. Des représentant-e-s de l’entreprise y prenaient part. Trois ans de suite, je suis intervenu pour parler de la réduction des polluants au niveau des moteurs. C'est de cette manière que je suis devenu familier de la HEIA-FR. »

Puis, un peu plus tard, il y est revenu en 2018 comme chargé de cours dans le domaine de l'optimisation des processus industriels. « J’ai toujours eu beaucoup de plaisir dans mes expériences d’enseignement au sein de l’École et c’est ce qui m’a poussé à postuler lorsque Raymond Riess est parti à la retraite. À bientôt 50 ans, je me suis dit que c’était le bon moment pour partager ce que j’ai appris, pour transmettre et pour poursuivre des travaux de recherche dans des thématiques qui me tiennent à cœur. »

Réduction des émissions polluantes et sustainable engineering ont servi de fil rouge à son parcours. « J’ai été formé comme ingénieur chimiste, puis j’ai réalisé un doctorat financé par l’industrie sur la réduction des polluants, dans le traitement des particules fines, juste avant 2000 et la sortie de la première voiture de série équipée avec un filtre à particules chez Peugeot. J’ai ensuite travaillé dans la R&D du côté de Montbéliard, chez un équipementier automobile, dans le développement de systèmes de traitement des polluants pour les véhicules individuels. Fin 2004, j'ai rejoint le groupe VOLVO, puis Liebherr en 2008, toujours dans le même domaine, mais sur des véhicules différents. Les contraintes se modifient d’un véhicule à l’autre, mais le cœur du problème reste identique : un réacteur chimique qui s'intègre dans un système mécanique, électrique et électronique.

Au sein de la HEIA-FR, Régis Vonarb intervient en Master HES-SO dans un module de qualité et management du risque et dans un nouveau module sur l'écoconception de produits. En Bachelor, il avait, au semestre d’hiver 2021-2022, la charge de coordination d’un projet de conception en première année ainsi que d’un module optionnel de troisième année de génie mécanique sur la durabilité. Au semestre d’été, il donnera un module sur la gestion de production aux élèves de 2e année et un autre sur le lean manufacturing à ceux de 3e.

« J’ai également rejoint l’École pour mener des projets de recherche dans des préoccupations que nous partagions avec Raymond Riess. Je me suis ainsi intéressé au lean management pour faire le lien entre la R&D, la production et les attentes des clients. C’est ce qui m’a conduit à passer à la vente et à la production chez Liebherr afin d'avoir une vision d’ensemble. Pour moi, le lean management met en lumière la nécessité de l’intelligence collective et cela rejoignait les préoccupations de Raymond Riess dans le domaine de l’industrie 4.0. Nous nous sommes trouvés sur la thématique de l’optimisation de la production plaçant le collectif au centre : il ne suffit pas d’optimiser les chaînes de production ; ce sont les hommes et les femmes qui s’impliquent qui font toujours la différence. Il faut donc les traiter comme ils le méritent et valoriser leurs talents. »

Il suivra ainsi les deux thématiques qui lui tiennent le plus à cœur. La première, c’est l'optimisation de processus grâce à l'intelligence collective qui s’exprime par le « buzzword » 4.0. « L’idée est de faire de l'accompagnement du tissu industriel local pour favoriser la transformation et l’optimisation des modes de production, en se concentrant sur l'intelligence collective et le besoin du client. » Dans ce cadre, il poursuivra les collaborations commencées par Raymond Riess avec diverses parties prenantes de la place fribourgeoise.

Son deuxième axe de recherche sera lié à l’écoconception. « Il faut favoriser la réduction du bilan CO2 des entreprises dans leur production, mais également les conseiller dans la conception même des produits. 70 à 80% de l’impact d'un produit ou d’un service sont définis une fois que le produit est figé. Il faut quantifier et mettre une métrique sur le produit dès la phase de conception. » 

Répertoire des compétences HES-SO

3 February 2022