Puisque «vieillir chez soi» est une réalité pour la majorité des seniors et parce que la grande majorité d’entre eux le désirent, il faut développer et maintenir des quartiers empreints de cohésion sociale et des conditions spatiales adéquates.

Pourtant des lacunes apparaissent de manière récurrente dans la littérature, d’une part en termes de politique de la vieillesse et, d’autre part, sur le plan de la coordination des actions, aussi bien entre les services de l’administration qu’entre les professionnels sur le terrain. En outre, au vu de la pluralité des formes d’avancée en âge, de nouvelles offres d’habitat senior et des alternatives à l’habitat adapté ou accompagné sont nécessaires. Il est ainsi essentiel de mieux comprendre les conditions d’habitation et les envies des baby-boomers, qui forment la nouvelle génération parvenant actuellement à l’âge de la retraite.

Le projet a pour but de contribuer in fine à un maintien à domicile de qualité en favorisant une vie de quartier empreinte de cohésion sociale, où les générations cohabitent, s’entraident et créent les conditions d’une avancée en âge autonome.

Ce projet est très innovant en cela qu’il a pour but premier d’adapter une méthodologie issue du domaine social, connue sous le nom de «Quartiers Solidaires», à un environnement bâti afin d’accompagner les transformations de quartiers, de manière complémentaire à la méthodologie développée par l’institut TRANSFORM. Deuxièmement, le projet vise à mieux connaître les préférences résidentielles des seniors, clef de voûte de la méthodologie en devenir, pour créer davantage de cohésion sociale et un maintien à domicile en toute autonomie.

Ce projet rend les seniors acteurs de leur qualité de vie. Ils sont intégrés à la recherche comme partenaires, qu’il s’agit de comprendre et d’impliquer. Les seniors sont considérés comme leviers d’action, pouvant être mobilisés à travers un accompagnement communautaire spécifique. Cet accompagnement est fondé sur les principes de la recherche-action. De plus, la méthode se veut pragmatique. La méthodologie sera pensée, adaptée et appliquée directement dans un projet pilote.

Ce projet s’inscrit dans un cadre multidisciplinaire, créant des ponts entre la sphère sociale et un environnement bâti, en coordonnant divers espaces de vie (de l’appartement à l’immeuble et au quartier) et en assurant la cohérence des constructions et des transformations.

La collaboration des deux institutions donne également lieu à deux thèses de doctorat visant à créer une méthodologie multidisciplinaire. Effectuée à l’institut TRANSFORM par Nicole Jan, la première cherche à mieux saisir les préférences résidentielles des seniors. La deuxième, par Marion Zwygart, élargit la méthodologie «Quartiers Solidaires», issue du domaine social, à l’environnement bâti, de manière complémentaire à la méthodologie développée par l’institut TRANSFORM.

La première phase du projet s’est déroulée de mars 2018 à février 2019. Jusqu’en février 2020, la deuxième phase consistera à étudier le profil résidentiel des seniors. Une nouvelle méthodologie sera présentée en février 2020 et les deux thèses de doctorat devraient être achevées en 2023.

Le financement de la phase de démarrage de l’accompagnement de projets urbains a été octroyé par la Fondation Leenaards.

Le projet est porté respectivement par Florinel Radu, professeur architecte-urbaniste et responsable de l’institut TRANSFORM, Nicole Jan, historienne et adjointe scientifique dans le même institut et Marion Zwygart, référente méthodologique et responsable de l’accompagnement de projets urbains chez Pro Senectute Vaud. 

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30. August 2019